Extrait du chapitre 15 de « …..Désir d’un Château »
En juillet 2014 il y a eu « la résidence des artistes », dont sept artistes plasticiens qui ont présenté leurs réalisations sur le thème « respirer » dans les jardins du château perdu. Ils ont attiré du monde lors du vernissage du parcours artistique…Moi-même je ne suis arrivée que le lendemain. J’ai suivi les flèches et j’ai vu qu’il s’agissait en fait d’art éphémère.
Les bambous conviennent à merveille pour accueillir les marionnettes. Il faut les chercher, non pas qu’elles se dissimulent, mais la bambouseraie est tellement dense. Les voici, façonnées en tissu et en éléments naturels (branche, feuille, mousse et écorce). Chaque buste entre deux troncs s’agrippe avec ses bras et ses mains…Leur étrange inquiétude fascine, nous interpelle, nous amène à réfléchir…Elles n’ont pas d’yeux visibles parce que l’homme ne veut pas voir ce qu’il inflige à la nature par la pollution, la déforestation. Et Dieu sait si la terre respire sous les mêmes tensions et le même relâchement que les hommes.
Puis je me suis arrêtée longuement devant une œuvre aérienne. L’artiste a utilisé du fil naturel pour tisser un réseau autour du magnolia. Il a travaillé comme l’araignée : Il a juxtaposé les panneaux tissés qui symbolisent la relation entre les hommes. Il y a plein de nœuds de communication entre les êtres vivants. Le dernier bout de fil est relié à la tige d’un bambou. Le souffle du vent fait bouger l’arbre qui fait bouger le réseau en son centre comme un cœur qui bat.
Tout simplement magique !
On aura également aimé le concert Calliopé et son duo de flûte et harpe. Par crainte des intempéries le spectacle a eu lieu à l’église Saint-Michel du village. Les deux jeunes femmes, Sophie et Florence, nous ont enchantés par leur talent, leur sensibilité et leur grâce. Elles ont dialogué entre elles à travers leurs instruments ; et c’était le même dialogue entre la muse Syrinx et le Dieu Pan chez Claude Debussy. C’était encore un dialogue avec « Mon cœur s’ouvre à ta voix » dans la Méditation de Thaïs de Jules Massenet, comme dans l’opéra entre Sanson et Dalila de Camille Saint-Saëns. J’ai adoré les danses médiévales de Michael Amorosi qui sont d’un mouvement enjoué et d’une gaîté rythmée. Quand on écoute la flûte traversière on a toujours la sensation d’une envolée des accords ; et pour la harpe qui égrène ses sons voluptueux, le mouvement rappelle celui de la rivière qui s’écoule.
L’histoire du tango a emporté un grand succès. Et le public dans son ensemble a beaucoup apprécié le spectacle. Un goûter a réuni les artistes et les spectateurs qui ont exprimé leur satisfaction à travers maints compliments.
A présent notre association déploie ses ailes et d’ici quelque temps les affiches qui sont de vrais tableaux réalisés par Cécile pourront être exposées à la salle des fêtes de Saint-Michel. Alors comment ne pas admettre, par les temps qui courent, que ces rencontres nous font oublier un temps la crise ? Et comme dirait Dominique, le monde est plus beau quand on partage découvertes et créations.
En quelque sorte chacun peut s’approprier une part de ce passé qui nous est commun. Une part grande ou petite, que ce soit un pan entier ou quelques miettes, c’est tout simplement une part de bonheur.